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Introduction
Dans
la région méditerranéenne, il est d'observation courante
que les incendies touchent essentiellement les conifère et les chênes
sclérophylles. Cette sensibilité au feu s'explique par leur
inflammabilité élevée et surtout dans le cas du pin
d'Alep, par la transmission rapide du feu, d'arbre en arbre, parfois sur
des distances de plusieurs centaines de mètres lorsque le vent est
très violent. Outre la production d'essences volatiles très
inflammables (terpènes), les strobiles enflammés éclatent
et sont projetés à distances ; le rythidome du tronc, particulièrement
léger et inflammable chez le pin d'Alep, assure une propagation
tant verticale (de la base vers la cime de l'arbre) qu'horizontale (d'un
arbre à l'autre).
Depuis
près d'une vingtaines d'années, les organisateurs de protection
de la nature ont pris de plus en plus conscience du danger que représente
les plantations de conifères, plus particulièrement en pin
d'Alep et en espèces voisines. Les surfaces occupées par
le pin d'Alep sont considérables, soit à la suite de reboisement,
soit par recolonisation naturelle par semis des terres abandonnées
à la suite de l'exode rurale qui s'est largement accentuée
au cours du XXème siècle.
Les
études de palynologie et de pédoanthracologie ont clairement
montré que les forêts de chêne caducifoliés occupaient
autrefois une place beaucoup plus importante qu'aujourd'hui et que leur
déclin, amorcé dès le néolithique, s'est amplifié
au début de l'âge des métaux sous l'influence de l'homme
(activités agricoles et surtout pastorales). Actuellement en raisons
du déclin des activités pastorales, on note une nette tendance
du chêne pubescent à réoccuper les terres abandonnées.
Ce phénomène est surtout observable lorsqu'il existe des
géniteurs à proximité ou une végétation
pionnière arbustive ou arborescente (pinède) qui attire les
animaux vecteurs des glands (le geai en particulier).
Intérêt
du semis de chêne pubescent
Les observations de terrain, notamment après incendies, montre clairement que les forêts de chêne pubescent suffisamment denses résistent particulièrement bien à l'incendie, notamment parce qu'elles empêchent, par l'ombre qu'elles créent, le développement de broussailles héliophiles inflammables et leur remplacement par un sous bois sciaphiole peu combustible.
Il est bien sûr possible de planter des plants de chêne pubescent venant des pépinières, mais le semis de glands présente plusieurs avantages par rapport à la plantation :
Récolte et conservation des glandsun prix de revient beaucoup plus faible une mise en oeuvre plus facile et plus rapide le choix de la provenance (généralement inadéquate ou non précisée dans les pépinières) l'absence de traumatisme racinaire à la transplantation
Les mois
de récolte les plus favorable sont : octobre et novembre. On choisira
des sujets adultes, sains, vigoureux, bien formés. En raison des
races physiologique (écotypes) adaptés aux conditions écologiques
et notamment climatiques, on choisira des stations voisines, de ce point
de vue, du lieu des semis. Les glands seront soit cueillis, soit ramassés
à terre. Il est nécessaire d'attendre quinze jours après
la chute des premier glands, qui sont généralement parasités
ou malsains.
Les
glands récoltés doivent être de couleur brune uniforme,
très sains à l'intérieur. Après la récolte
ils seront placés dans un sac imperméable, en plastique par
exemple, mélangés avec de l'humus et des feuilles mortes
de chêne.
Les
glands se conservent mal à l'air libre : ils se dessèchent
et perdent rapidement leur pouvoir germinatif. C'est pour cela, qu'après
avoir humidifié et homogénéisé le contenu des
sacs, on les conservera au frais dans une cave (conservation maximale de
2 mois) ou mieux dans un réfrigérateur ou dans une chambre
froide entre +1 et +4°C.
Les
glands sont utilisables pour le semis dès que la radicule est sortie.
Pour des raisons pratiques lors du semis, il n'est pas souhaitable que
celle-ci dépasse 2 à 3 cm. Néanmoins, si elle est
cassée par manipulation, elle régénère rapidement.
Le
semis
L'époque
la plus favorables pour le semis est comprise entre la fin novembre et
la fin mars.
Les
plantules de chêne pubescent ayant une faible dominance apicale,
il est souhaitable d'effectuer le semis à l'abris des arbustes ou
arbres existants, mais on évitera l'ombre trop dense de la chênaie
verte qui s'opposerait à leur bonne croissance.
On creusera
tout d'abord un trou d'environ 30 cm de profondeur et de diamètre,
que l'on remplira avec de la terre ameublie. Trois glands prégermés
seront ensuite déposés avec la radicule vers le bas, recouverts
d'une mince couche de terre fine, puis d'un carré de grillage métallique
non galvanisé, de 10 à 15 cm de côté et d'environ
1 cm de maille. Le grillage est à son tour recouvert de terre fine
qui est modérément tassée. En fin d'opération
les glands doivent être recouvert de deux à trois fois leur
épaisseur de terre. Le rôle de ce grillage est d'éviter
les attaques de petits rongeurs, qui sont très friands de glands
de chêne. Le grillage s'oxyde ensuite et disparaît rapidement
dans le sol. Dans les lieux où abondent les lapins ou les lièvres,
il est préférable de protéger les jeunes plants par
un manchon de grillage ou de matière plastique translucide (akiplant).
La plantation
est différente avec akiplant. La préparation du sol est la
même, l'akiplant sera placé un peu en profondeur, avec de
la terre tout autour pour maintenir la protection en place dans le sol.
A ce moment là, trois glands seront jetés à l'intérieur,
ainsi qu'un peu de terre, recouvrant les glands de 1 à 2 cm. La
pluie ou la rosée de la nuit s'accumulant au fond, fournira assez
d'humidité à la germination des glands.
Dans
cette terre ameublie, la radicule s'enfoncera dans le terrain assez profondément,
et s'implantera solidement.