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La forêt est sans conteste le plus élaboré et le plus complexe des écosystèmes terrestres.
L'importante
couverture végétale qui la caractérise, point de départ
de toute chaîne trophique (chaîne alimentaire), ainsi que l'abondance
des niches écologiques offertes par le milieu, du sous-sol à
la canopée (cime des arbres), conditionnent à la fois la
richesse et la biodiversité des espèces animales forestières.
Les relations vivantes y foisonnent donc, qu'elles soient intraspécifiques
(compétition entre individus d'une même esp&egrimages/ave;ce pour
le territoire ou la reproduction) ou interspécifique (prédations,
symbioses...).
Ainsi,
dans ce milieu, l'immense surface foliaire est le siège d'une forte
activité photosynthétique, les chaînes alimentaires
sont nombreuses et variées, et l'extrême richesse de la microfaune
souterraine (vers, acariens, bactéries...) assure à terme
la minéralisation de cette exubérance de matière organique.
Cette incessante activité est donc le siège de flux intenses
de matière et d'énergie, garant du maintien de l'équilibre
dynamique des grands cycles biogéochimiques, comme ceux de l'azote,
de l'oxygène ou encore du carbone, aujourd'hui menacés par
les activités humaines.
En effet,
la combustion des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz
naturel) ainsi que la déforestation, provoquent l'émission
de 7 gigatonnes de carbone par an dans l'atmosphère. Malgré
le rôle de réservoir tampon joué par la forêt
comme par les océans, qui en absorbent chacun deux gigatonnes ;
trois gigatonnes rejoignent inéluctablement l'atmosphère
chaque année, renforçant l'effet de serre et perturbant le
climat de la Terre.
La forêt
favorise aussi l'homogénéisation du microclimat et notamment
la modération des fluctuations de température. En effet,
passerelle entre le sol et l'atmosphère, la biomasse végétale
est un véritable réservoir hydrologique, capable de stocker
l'eau en période humide et de la restituer en période plus
sèche via le phénomène d'évapotranspiration.
Enfin,
le milieu forestier est aussi garant de la constitution et du maintien
d'un sol de qualité ; alors que le réseau racinaire assure
sa
cohésion, la biocénose (ensemble des êtres vivants
d'un milieu) rejoignant un jour ou l'autre la litière, le fertilise.
Aussi, la succession verticale des strates foliaires intercepte le rayonnement
solaire incident et les gouttes de pluies, respectivement responsables
de l'assèchement du sol et de son érosion.
Les
rôles fonctionnels écologiques de la forêt, aussi nombreux
que variés, s'inscrivent donc dans le maintien de l'équilibre
global du système Terre. Sa préservation ainsi que sa réhabilitation,
au delà du confort visuel, revêt donc un caractère
salvateur en faveur de notre planète.