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(Extrait de la Feuille
de Chêne n°12)
ROSACEES-MALACEES
Arbres
ou arbrisseaux, feuilles alternes ou en fascicules alternes caduques, simples
(et alors dentées ou lobées à lobes dentés)
ou composées de folioles dentées, placées sur 2 rangs.
Fleurs blanches, parfois roses, réunis en corymbes composés
plus ou moins fournis, à 5 sépales triangulaires, 5 pétales
séparées, 15-25 étamines (tous insérés
sur les bords du réceptacle constitué par le sommet renflé
du pédoncule) à 2-5 styles correspondant à 2-5 carpelles
plus ou moins inclus dans le réceptacle. Fruits charnus, globuleux,
ovaïdes ou en poire, couronnés par le calice persistant diversement
colorés, souvent tachetés de petites lenticelles, à
2-5 loges délimitées par une mince paroi cartilagineuse,
chaque loge contenant 1-2 graines.
Une
centaine d'espèces distribuées dans les régions tempérées
de l'hémisphère Nord.
Particularités biologiques :
Genre
unique pour le botaniste mais scindé par le bon sens populaire en
Sorbiers (feuilles pennées) et en Alisiers (f. simples), les Sorbus,
très voisins des Poiriers et des Pommiers, constituent un ensemble
assez complexe d'espèces légitimes, d'hybrides fixés
et d'hybrides instables dont l'étude, en ce qui concerne la flore
française, est encore très imparfaite.
Bien
représentés dans les contrées septentrionales de l'Europe
et, d'autre part, dans les massifs montagneux du centre et du sud du continent,
les Sorbiers ont différencié, dans ces régions distinctes,
des espèces qu'une étroite parenté a souvent fait
confondre. Ainsi, a t'on longtemps baptisé "Alisier de Scandinavie"
un sorbier du groupe Aria voisin de cette espèce nordique mais cependant
spécial à nos montagnes. Autre source de confusions : l'existence
simultanée d'espèces d'origine très vraisemblablement
hybride, stables héréditairement, et d'hybrides instables
procédant du croisement d'espèces déjà supposée
parentes des premières. Des différences morphologiques peu
tranchées séparent alors les hybrides fixés des intermédiaires
variables. L'hybridité joue en effet un rôle important dans
la genèse des types actuels de Sorbiers : la plupart des espèces
que l'on pourrait appeler "illégitimes", qui représentent
toutes la fixation d'un hybride primordial, ont la faculté de se
multiplier par apogamie et d'échapper ainsi à la dégénérescence
ou à la variabilité qui frappent ordinairement les hybrides.
L'apogamie est une multiplication sans fécondation : une cellule
végétative du sac embryonnaire donne un embryon sans intervention
des gamètes mâles (le pollen est d'ailleurs souvent avorté).
Cette reproduction quasi végétative, via des fruits ordinairement
bien conformés, donne naissance à des sujets aussi semblables
à la plante mère que s'ils provenaient de boutures ou de
greffes. De tels hybrides "fixés" prennent naturellement une allure
d'espèces légitimes et peuvent constituer des populations
assez importantes en quelques régions. Dans l'ensemble de la flore
française, cependant, les hybrides de Sorbiers sont plutôt
rares.
Existe
- t' il , comme l'écrit P. Fliche, des "conditions locales qui favorisent
la fécondation croisées des Sorbus" ?
C'est
naturellement en montagne, où plusieurs espèces se côtoient
souvent, que l'hybridation est la plus active. Mais, là, il semble
y avoir encore des "localités privilégiées" : on peut
parcourir maintes forêts où croissent ensemble, en quantité,
Alisier blanc et Sorbier des oiseleurs sans rencontrer un seul sujet intermédiaire
tandis que, en quelques zones restreintes, leur hybride, S x Thuringiaca,
est fort abondant, parfois au point de concurrencer les parents.
Extrait de l'ouvrage " Le livre des arbres, arbustes et arbrisseaux" de P. Lieuteghi (éditeur Robert Morel)