Les oiseaux

 
 

Les oiseaux muent progressivement au moins une fois par an pour renouveler leur plumage souvent fragile. Leur température corporelle est régulée, on dit qu'il sont homéothermes. Leur reproduction est ovipare. L'élevage des petits s'effectue généralement en couple.
Les oiseaux, selon les espèces, peuvent se nourrir de graines, on dit qu'ils sont granivores; d'autres se nourrissent de végétaux, mais la plupart sont carnivores et plus particulièrement insectivores. De nombreuses espèces ont un régime mixte, c'est-à-dire adaptable suivant la saison. Ce sont les omnivores, qui se nourrissent aussi bien d'aliments végétaux que d'aliments animaux. D'autres espèces participent admirablement au recyclage des déchets, ils sont détritivores.
Par leur mode de déplacement, les oiseaux sont présents partout, même dans les endroits où l'homme n'a pas encore réussi à accéder.

On compte environ 9 700 espèces d'oiseaux dans le monde. Certaines espèces opportunistes se sont très bien adaptées à la présence humaine et vivent avec nous dans les milieux urbains. La plupart d'entre eux, plus craintifs, recherchent en priorité les espaces naturels.

Sur le sentier, il n'est pas rare d'en observer, mais plus fréquemment, ils manifestent leur présence en agrémentant nos promenades par leurs chants souvent mélodieux. Comme pour les plantes, les saisons rythment le cycle de vie de ces individus, ainsi, certains d'entre eux, fortement représentés à certaines périodes, seront invisibles à d'autres moments. Généralement, la saison de reproduction est une période idéale pour les admirer. Elle débute vers la fin mars et se termine généralement début juillet. Inversement, en été, ces petits êtres, à la recherche de fraîcheur, seront moins actifs. Il est donc préférable de les observer dès le lever du soleil. A la fin de l'été, vers la fin août, les espèces migratrices disparaissent de nos paysages pour rejoindre des pays plus chauds où l'hiver sera moins rude et la nourriture plus abondante. Certaines espèces resteront parmi nous et n'effectueront pas ce grand voyage. Ce sont les espèces sédentaires que l'on pourra observer toute l'année. Dans cet ouvrage, nous avons  généralement privilégié la description de ces espèces.

De la même façon, nous ne nous attarderons pas sur les espèces nocturnes, dont certaines sont rares, et dont l'activité principale se déroule la nuit, car il y a peu de chance que vous vous trouviez sur cet espace dans la journée.

Ces petits animaux sont très sensibles à l'agitation et fuiront dès le moindre signe de présence. Il est  conseillé de se munir de jumelles et d'éviter les vêtements aux couleurs vives. L'observation des caractères morphologiques des oiseaux est très enrichissante, même s'il vous est difficile, en tant que novice, de les identifier exactement. La forme du bec permettra de donner des indications sur le régime alimentaire. De la même façon, la forme des ailes, de la queue, des pattes permettra de donner des informations sur la mobilité de l'animal.

L'avifaune que nous pouvons rencontrer aux environs de Sainte-Victoire est un peu différente des autres zones provençales. Néanmoins, le peuplement de ce massif, avec toutes ces spécificités, présente les mêmes aspects que les montagnes de la région, résultat de plissements pyrénéo-provençaux comme les Alpilles (493 m), le Luberon (1120 m) et la Sainte-Baume (1140 m).
Les oiseaux que nous avons choisis de vous présenter sont extraits d'un inventaire ornithologique effectué par Gilles Cheylan en 1973. A partir de judicieux conseils : ceux de Gérard Cotron, ornithologue amateur, et de Claude Crocq, de l'Association ARPON, professeur,  docteur en Sciences Ecologie, nous avons dégagé les espèces que vous serez susceptible de rencontrer ou d'entendre lors de votre promenade.
Par ailleurs, l'aigle de Bonelli a retenu notre attention par sa rareté, son existence sur Sainte-Victoire mérite une certaine attention. Il n'est pas exclu d'avoir la chance de pouvoir admirer le vol majestueux de cet aigle lors d'un de ses très nombreux vols de prospection, le sentier faisant partie de son immense territoire.

La fauvette mélanocéphale
Sylvia melanocephala

Cet oiseau fait partie de la famille des sylviidés, issue de l'ordre des passeriformes.
Il s'agit de l'espèce la mieux représentée sur cet espace. Cette fauvette est la plus commune des fauvettes méditerranéennes. Malgré la forte diminution en nombre de ces petits animaux en raison des grands froids de l'année 1971, ce passereau a connu un développement impressionnant pour retrouver quelques années plus tard une densité normale.
Le mélanocéphale est un nicheur répandu et sédentaire. Il mesure environ 13 cm et pèse de 14 à 23 g. Sa tête noire contraste avec sa gorge blanche. Son corps est gris et sa queue plus noire. Seul un léger anneau rouge carminé permet de faire ressortir ses petits yeux. Cet oiseau se nourrit principalement d'insectes, d'araignées et de larves accompagnés  de divers fruits (figues, cerises), mais il se régale également, en hiver, des boules de graisse mise à sa disposition autour des habitations.
Cette fauvette se tient souvent cachée dans les bosquets de chêne vert et de chêne kermès, dans les cistes, les romarins et les genévriers. On peut également l'apercevoir en ville, dans les parcs et les jardins comportant des petits buissons. Dès mars, ils construisent leurs nids dans ces buissons où ils pondent de 3 à 5 oeufs. Deux pontes sont possibles, la première entre mars et mai et la seconde entre juin et juillet.
Son chant est rapide et son cri d'alarme très particulier : il s'agit d'une longue série de ìtrrtrrrrî. Cette espèce robuste et relativement active est sédentaire. Elle se retrouve dans le sud de l'Europe et notamment en Espagne, en France et en Italie.

Le pic-vert
Picus viridis

Cet oiseau fait partie de la famille des picidés, issue de l'ordre des pisciformes.
Le pic-vert est un oiseau allongé, aux couleurs vives. Il mesure 30 cm en moyenne. Son corps est vert pomme, son croupion jaune, sa calotte rouge, ses ailes et sa queue sont brun foncé, tachetées de blanc et de vert. La femelle possède une moustache toute noire tandis que le mâle se distinguera par une même moustache, mais très large avec le centre rouge.
Il se caractérise par des pattes courtes et un long bec pointu bien adapté à son régime alimentaire. Il se nourrit d'insectes divers et de leurs larves en grimpant le long des troncs d'arbre ou en restant sur le sol. Il utilise ainsi son long bec comme un marteau-piqueur sur les arbres pour en retirer l'écorce et attraper les larves d'insectes, cachées dessous, avec sa longue langue pointue et collante. Il passe beaucoup de temps à rechercher sa nourriture et notamment les fourmis, qui constituent la part la plus importante de ses festins. Une fois la fourmilière repérée, il l'agitera avec sa queue pour faire ressortir les fourmis et les attraper.
Le pic-vert est un animal solitaire en dehors des périodes de reproduction.
Son long bec, adapté à son mode alimentaire, lui sert également comme stimulus auditif sexuel ; le tambourinage, le martèlement  des écorces de l'arbre attirent ainsi les femelles. Une fois le couple formé, ce bec lui permettra de creuser son nid. Certains tambourinages correspondent à des chants.
Cet organe très sollicité ne semble pourtant pas rétrécir au cours du temps. Ceci s'explique par une compensation à cette usure : le bec s'allonge de six millimètres par mois.
Il construit son nid en hauteur, dans les cavités de toutes sortes d'arbres, avant de pondre 4 à 8 oeufs en avril ou en mai.
Son cri est souvent comparé à un rire qui porte très loin : ìkieukieukieuî.

Extrait de l'ouvrage :
Le guide du sentier "Le tholonet-Zola-Bibémus"