et les oeufs de dinosaures... |
"Aix-en-Provence également appelée "EGGS en Provence" par de nombreux scientifiques américains, est bien connue pour ses richesses paléontologiques..."
Par ses nombreux accidents
géologiques, la Provence est un des lieux les plus riches au monde
en éléments géologiques et paléontologiques.
Le bassin d'Aix-en-Provence, et plus précisément la dépression
de Roques-Hautes, qui se situe entre le barrage Zola et la montagne Sainte-Victoire,
a ainsi hérité de l'un des principaux gisements d'oeufs de
dinosaures, noyés et fossilisés. L'accès de ce lieu
qui attire chaque année de nombreux savants est strictement réglementé,
et pour cause ! Cet espace comprenant 106 hectares de gisement paléontologique
est livré à la vue de tous depuis l'incendie de 1989, ce
qui a engendré de nombreux pillages aux conséquences dramatiques.
L'analyse de cette terre argileuse de couleur rouge, composée par
endroits de plusieurs couches superposées de coquilles d'oeufs et
même d'oeufs entiers fossilisés de dinosaures, pourrait permettre
d'expliquer les causes de la disparition de ces espèces et des déprédations
pourraient contrecarrer son exploitation scientifique. Le site de Roques-Hautes
constitue sans doute le plus important gisement d'oeufs datant du Crétacé
supérieur, période où ces reptiles ont commencé
à disparaître de la surface de la terre.
C'est pour cela que depuis
le 1er mars 1994, ce lieu géré par l'Agence départementale
des espaces sensibles (A.D.E.S) est classé en réserve naturelle
afin d'assurer la protection de ces témoins inestimables pour l'histoire
de la terre.
Les découvertes ; la Provence, une richesse inestimable
Bien que les premiers ossements
de ces reptiles géants aient été découverts
en Angleterre, la France garde le prestige de la découverte de leurs
oeufs fossilisés.
C'est en 1869, lors du creusement
d'un tunnel à Rognac, au bord de l'étang de Berre, que le
Marseillais P. Matheron découvre des os fossilisés accompagnés
de fossiles de forme ovoïde, délaissés, car non attribués
à l'époque. C'est seulement en 1922, après la découverte
dans le désert de Gobi de nombreux ossements accompagnés
d'oeufs que le rapprochement a été fait. En 1930, les découvertes
commencent dans le pays d'Aix, grâce à un agriculteur de la
région de Rousset. L'abbé de Lapparent décide de creuser
le sujet et la terre et découvrit le gisement de Roques-Hautes dans
les années 30. Il publiera à ce sujet, en 1947, la première
grande étude sur les dinosaures du sud de la France.
Interrompus par la guerre,
les scientifiques se remettent au travail à partir de 1957 et entreprennent
une prospection complète des alentours de Sainte-Victoire. C'est
ainsi que 15 gisements furent découverts, notamment par A.F de Lapparent,
F. Sirugue et M. Dughy, conservateur du Muséum d'histoire naturelle
d'Aix-en-Provence*.
Depuis, ce site est fortement
convoité par des chercheurs du monde entier à la recherche
de réponses aux mystères de ces créatures que l'on
ne devrait plus considérer comme imaginaires.
Les dinosaures de Provence
A la fin de l'ère secondaire,
la Provence présentait des rides est-ouest entre lesquelles des
dépressions en gouttière étaient occupées par
des marécages.
Les représentants des
deux grands ordres de dinosaures sont attestés en Provence :
ï Les Saurischiens représentés
par Megalosaurus. Ce carnivore bipède et coureur est souvent assimilé
au terrifiant tyrannosaure.
ï Les Ornithischiens auxquels
se rattache Rhabdodon, dinosaure bipède et herbivore. Ce dernier
compte parmi les espèces les plus représentées dans
le gisement de Roques-Hautes. C'est un dinosaure de taille moyenne, d'environ
quatre mètres. Ses dents broyeuses devaient être d'efficaces
outils pour brouter les feuilles des buissons. Ils semblaient être
victimes du Dromaeosaure, redoutable petit carnivore armé de dents
et de griffes très tranchantes.
La disparition de cette faune,
il y a 65 millions d'années, demeure l'une des plus grandes énigmes
de l'histoire.
Sainte-Victoire, qui n'avait
pas encore l'ampleur de la montagne actuelle était entourée
de deux mers. Ce milieu, à la végétation abondante
et au climat tropical, constituait un écosystème idéal
pour ces reptiles géants, déjà présents sur
notre planète depuis plus de 100 millions d'années.
Au cours de l'époque
tertiaire, Sainte-Victoire se soulève par endroits, se plisse et
se replie sur elle-même, piégeant ainsi de nombreuses traces
de cette occupation et nous laissant ainsi de véritables trésors
fossilisés.
Les multiples études
menées sur ces vestiges ont permis de mettre en évidence
l'existence de diverses espèces de dinosaures, de connaître
leur mode de vie et leur régime alimentaire.
Parmi les 600 espèces
de dinosaures connues et qui occupèrent la totalité des continents,
sous des adaptations extraordinairement variées, une demi-douzaine
a été recensée en Provence jusqu'à ce jour.
Les dinosaures, souvent représentés
comme de terrifiants carnassiers, étaient, en réalité,
pour la majorité d'entre eux, des herbivores inoffensifs, semblables
à un troupeau d'équidés.
Ils grandissaient avec l'âge,
et l'augmentation de leur taille se poursuivait jusqu'à leur mort.
Plus l'animal était vieux, plus il était grand. Leur durée
de vie reste encore indéterminée.
Les jeunes étaient
élevés avec les parents, comme les poules et leurs poussins.
Ils atteignaient des tailles
gigantesques (le Diplodocus mesurait 27 mètres de longueur) mais
la plupart d'entre eux restaient de taille moyenne, avoisinant celle des
vaches ou des éléphants.
Hypselosaurus et Titanosaurus
sont, quant à eux, apparentés au Diplodocus nord-américain,
bien que de taille plus modeste (ils mesurent entre 12 et 15 mètres
contre 27 mètres pour leur cousin américain). Ils sont parmi
les dinosaures les mieux représentés en Provence. Ces herbivores
quadrupèdes étaient dotés d'un long cou et d'une longue
queue. Ils devaient peser une trentaine de tonnes. Ils vivaient sans doute
en troupeaux. Au regard de la forme de leur dentition, ils semblerait qu'ils
se nourrissaient de conifères primitifs tels que les séquoias.
Nous présenterons également
un dinosaurien à armure, Struthiosaurus. Ce puissant quadrupède
herbivore se caractérise par sa cuirasse composée de plaques
cornées.
L'extinction des dinosaures
n'est pourtant pas totale. Ils donnèrent naissance aux oiseaux,
dont le fameux archéopterix est l'ancêtre. Un grand nombre
de ces oiseaux géants étaient de paisibles herbivores. Nous
citerons les Dyatrima, impressionnantes autruches géantes dont les
oeufs fossilisés se retrouvent en grandes quantités sur le
Cengle.
Comme ont pu le dire de nombreux
scientifiques, « les dinosaures n'ont pas disparu, ils se sont envolés
!... »
Les êtres humains ne
connaîtront jamais ces géants terrifiants, à titre
de rappel, le premier homo sapiens n'est vieux que de 300 siècles
!
Le guide
du sentier "Le Tholonet-Zola-Bibémus"
ARPCV,
Edisud